Vélo-camping de la «MORT» sur le Ptit Train du Nord
Il y a quelques semaines, j’ai décidé de rayer une autre activité de ma bucket list de choses à essayer: le vélo-camping. Comme c’était ma première fois, j’ai choisi une piste très appropriée pour les débutants: le parc linéaire du P’tit Train du Nord, dans les Laurentides. C’est une piste facile parce que :
- Comme son nom l’indique, c’est un circuit linéaire (en d’autres mots, c’est une ligne de 232 km qui relie Saint-Jérôme à Mont-Laurier, avec des panneaux à chaque kilomètre pour t’indiquer où t’es rendu), donc aucun moyen de se perdre ;
- Le dénivelé est plutôt faible, donc pas de grosses côtes à grimper ;
- Tout le long de la piste, des aires de repos ont été aménagées, avec des vraies toilettes (pas des toilettes sèches là), de l’eau potable pour remplir sa gourde et, quand on est chanceux, un spot à crème-glacée ;
- C’est une piste réservée uniquement pour les piétons et les vélos, donc très peu de chance de se faire emportiérer (quand une porte de voiture s’ouvre et que t’es en vélo à côté. Ça fait un peu mal.) ;
- En plus, on peut facilement accéder de Montréal au début de la piste à Saint-Jérôme par train (station de métro Concorde, environ 10$) ou par autobus (station de métro Montmorency, environ 5$), qui acceptent tous deux les vélos.
J’ai choisi de faire le tronçon entre Saint-Jérôme et Saint-Faustin-Lac-Carré. Ça représente environ 70 km, ce qui est pas mal dans mon range de distance pour une journée. J’étais accompagnée de mon copain, ce qui m’a permis de mieux diviser le poids des paniers (lire ici « David a traîné le 3/4 du stock ») et de pouvoir compter sur ce trooper pour réparer les vélos en cas de pépin, moi qui ignore comment gonfler un pneu.
J’ai vraiment aimé mes premiers kilomètres, mais il m’est arrivé une mésaventure horrible au tiers du parcours qui m’a un peu enlevé le goût d’être heureuse. Âmes sensibles, sautez tout de suite au prochain paragraphe. Pendant que je pédalais en toute innocence, UN TAMIA S’EST SUICIDÉ DANS MA ROUE DE BÉCYCLE. Moi qui ai toujours un peu rêvé de faire partie de l’agence de « Tic & Tac, les Rangers du risque », j’ai carrément déchiqueté mon animal-totem. Ça m’a fait un peu de peine (lire ici « grosse crise de larmes à côté du panneau kilomètre 28 »). Avec le soleil tappant de midi, une petite baisse d’énergie parce que je n’avais pas encore lunché et une pente montante douce, mais qui ne finit jamais vraiment, inutile de vous dire que ça ne me tentait plus vraiment de faire du vélo-camping. Mais bon, comme il n’y a pas de moyen simple de s’échapper du P’tit Train du Nord pour aller vivre son deuil chez soi en se repassant en boucle ce moment tragique, j’ai fait une Tac (ou une Tic? C’est lequel qui est comme un peu plus rationnel et qui porte un chapeau?) de moi et j’ai continué vers Saint-Faustin.
Les choses se sont un peu tassées après un trio pita bien rassasiant au casse-croûte du Marché de la gare de Sainte-Marguerite-Station. Et finalement, je n’ai pas regretté d’être restée. Je ne qualifierais pas les paysages comme étant « à couper le souffle », même que des fois ça devient un peu monotone (playlist!!). Mais il y a définitivement de belles images pastorales et relaxantes à graver dans son esprit, pour pouvoir plus tard dans l’été aller s’y réfugier, par exemple lorsqu’on commence à pogner les nerfs coincés dans une méga-foule suintante devant un show de festival trop connu qui commence en retard. On a même vu un castor qui faisait des moves de castor dans un petit étang, animal que je n’avais pas vu en vrai depuis une visite au Biodôme en cinquième année.
J’étais quand même bien contente quand on a vu la petite gare de Saint-Faustin. Encore quelques kilomètres, et nous sommes arrivés au camping Domaine Desjardins. Fidèles à nous-mêmes, on n’avait pas réservé, mais on a pu choisir parmi la dizaine de sites réservés aux tentes parce qu’on était les seuls reals campeurs. Le camping est surtout peuplé de roulottes et de retraités qui passent leur été là. C’est pas l’endroit où tu vas faire le party, mais c’est super propre et super calme, et tout le monde a l’air super chill. Il y a un lac pour se baigner dans lequel on ne s’est pas saucé, des petits sentiers qu’on n’a pas essayé et des ronds de feux qu’on n’a pas faits parce qu’on était trop fatigués. Mais sachez que toutes ces belles possibilités existent au Domaine Desjardins! La nuit, des animaux croassent sur le lac comme si t’étais ben creux dans le bois. Et le meilleur, c’est que le St-Hubert livre jusqu’à la gate!
Le lendemain, revenir a été beaucoup plus rapide, la mini-pente à l’aller devenant descendante au retour. Et ça roule toujours un peu plus vite quand t’as pas tué personne.
Il y a beaucoup d’activités différentes à faire le long de la route. Quelqu’un qui aime moins le vélo ou qui voudrait davantage prendre son temps pourrait alterner le transport à vélo avec des arrêts dans de jolis cafés, la baignade, un pique-nique près des rapides, la visite de petites boutiques, la randonnée, l’observation de la faune, la découverte des villages, la lecture des panneaux d’interprétation, du kayak, ou encore la confection d’un herbier hipster. Il faut simplement choisir sa section de P’tit Train en conséquence.
Conseils de débutant
- Même si le camping était cute, je dois avouer que si c’était à refaire, j’essaierais plutôt de me louer une chambre dans un gîte. À la fin de la journée, t’es un peu tanné, et ça ne te tente pas tout le temps de te partir un feu pour avoir des braises pour faire griller ta saucisse, ou de te laver dans une douche en gougounes à coups de 25 cennes. Le gîte t’évite aussi d’avoir à traîner tout le stock de camping.
- Si vous n’êtes pas férus en mécanique de vélo, traînez votre propre David avec vous et des pièces de rechange. Il y a souvent des stations libre-service avec des outils dans les aires de repos, mais encore faut-il savoir s’en servir…
- Amenez un peu d’argent cash. C’est pratique pour les douches du camping ou pour acheter un popsicle, puisqu’il y a souvent un minimum de 10 $ pour payer avec une carte débit (un petit phénomène régional, semble-t-il).
- Vous n’avez pas besoin d’un vélo spécial pour faire le circuit. La piste, du moins entre Saint-Jérôme et Saint-Faustin, est soit pavée, soit en petite gravelle. J’avais un vélo de route et je n’ai pas eu de problèmes.
- Planifiez votre cavale à partir du site web du P’tit Train du Nord. On y retrouve des cartes, et une liste des activités à faire et des endroits où dormir.
Voici quelques endroits avec du potentiel que nous avons recensés directement sur le P’tit Train du Nord
- Km 5: les chutes Wilson, jolis petits rapides avec quelques sentiers de randonnée.
- Prévost: Marché aux puces de Prévost, ouvert les samedi et dimanche de 9h à 16h, où les vieilles collections de pogs côtoient les mags de chars, la vaisselle antique et même quelques kiosques maraîchers.- Sainte-Madeleine-Station: le casse-croûte de feu juste à côté du Marché de la Gare.
- Entre Sainte-Madeleine-Station et Val-Morin, il y a des rapides sur la rivière avec quelques endroits où on peut s’asseoir sur les roches et regarder les canards.
- Val-Morin: BEACH! Plage du Lac Raymond, surveillée, avec aires de pique-nique et location de kayaks/pédalos/canots.
- Val-David: À L’abordage!, une petite boutique qui te permet de louer un kayak, de faire une descente de 7 km sur la Rivière du Nord, jusqu’à Val-Morin, et qui te prête un vélo pour revenir jusqu’à Val-David. Le tout se fait environ en 3 heures. Nice!
Pour planifier votre cavale avec une carte et la liste des endroits où dormir et des choses à voir, c’est par ici! Pour d’autres inspirations, la cavale à Labelle et La Rouge devrait vous intéresser ou si vous ne savez pas quoi apporter dans votre prochain camping, voici 10 essentiels de camping à apporter avec vous!
Avez-vous déjà fait le P’tit Train du Nord à vélo? Partagez-moi vos meilleurs spots dans les commentaires!